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J'ai plusieurs souvenirs de Marcel. Nous étions tous les deux élèves au Lycée de Chambéry, et dans une catégorie turbulente : les demi-pensionnaires. Cela m'avait donné deux occasions de mieux le connaître : nous faisions ensemble, le soir, à la sortie de l'étude à 19 heures 30, le trajet entre le lycée et le Pont d'Hyères où nos trajets se séparaient. Je continuais jusqu'à la Motte-Servolex, parfois avec mon père, et lui s'arrêtait à Charrière-Neuve, près du stade, où ses parents habitaient. Son père était comme lui un colosse très accueillant. Cette amitié était restée vive. J'avais aussi suivi ses exploits de joueur de bille dans les parties acharnées qui se jouaient dans la cour du lycée pendant la pause de midi ou de 16 heures. Il faisait équipe avec Georges Rat-Patron et tous les deux écumaient les parties avec une adresse remarquable. Ce n'était pas encore le rugby…

Autre souvenir, lorsque nous sommes arrivés à l'École normale, je me suis retrouvé parfois en conflit avec d'autres normaliens et n'étant pas très vigoureux je lui avais fait part de mes craintes. Marcel avait su me rassurer en me disant : "s'il y a un problème tu me préviens". En fait, j'ai su régler mes problèmes directement, mais sa présence m'a permis de respirer un peu mieux.