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page de Marcel Pommier
Hommage
funèbre de Roger Rinchet
Sénateur Maire honoraire de
Montmélian
Ancien professeur au Collège
Président d’honneur de l’USM
Marcel Pommier n’est plus et nous sommes tous très tristes. C’est une figure de la vie montmélianaise qui disparait.
Marcel est arrivé au Collège de Montmélian en 1963 après avoir fait ses études à l’Ecole Normale d’Albertville et une année d’instituteur à l’école de Naves. Puis c’est le service militaire au 13ème BCA à Chambéry d’abord, puis en Algérie en 1962 au moment très délicat de l’accession de ce pays à l’indépendance.
Dés le retour à la vie civile, Marcel est nommé comme professeur de sciences au Collège de Montmélian, hébergé à l’époque au groupe scolaire Pillet-Will. Montmélian ne lui était pas inconnu car il pratiquait, depuis l’âge de 18 ans, comme beaucoup de normaliens d’ailleurs, son sport favori, le rugby, au sein de l’équipe fanion de l’USM, club auquel il restera fidèle jusqu’à son dernier jour.
Commence alors une carrière de professeur de plus de 35 ans au service des élèves de Montmélian et de son canton et Marcel fera partie de cette équipe d’enseignants qui par leur compétence et leur engagement accompagnèrent le formidable développement de la ville et de ses environs. En deux décennies, les effectifs du collège passeront de l00 à 800 élèves. Nombre de ses anciens élèves aiment encore à évoquer sa pédagogie faite de douceur et de rigueur mêlées. Son physique d’athlète, imposant, souligné par un collier de barbe apparemment sévère, mais adouci par des yeux d’un bleu lavande qui reflétaient la gentillesse et l’encouragement permanent.
Cette pédagogie naturelle et ce goût pour le service public, ce sens de l’engagement désintéressé, nous le rencontrons partout dans la vie très dense de Marcel. Toujours volontaire pour l’organisation des fêtes du collège, pour les voyages culturels à l’étranger, pour les rencontres entre les élèves de Höchst et de Montmélian dans le cadre du jumelage entre les deux villes. Avec ses collègues, professeurs d’éducation physique, Marcel sera présent partout, aux sorties de ski, aux manifestations sportives dans le cadre de l’USEP ou de l’UFOLEP pour l’athlétisme, le rugby et la natation.
Cet engagement périscolaire se prolonge pendant les vacances et hors du collège. C’est ainsi qu’avec ses collègues Claude Lavy, Marcel Novel, Gérard Martin, sera créée, dès le milieu des années 60 une école de natation qui permit à un plus grand nombre de jeunes de profiter au maximum de cet équipement exceptionnel qu’était la piscine municipale fraichement ouverte. Les jeunes compères prirent également en main la formation des jeunes rugbymen et décidèrent de créer l’école de rugby qui fournit, par la suite, tant de jeunes joueurs à l’USM. Est-il besoin de redire que Marcel faisait partie de cette glorieuse équipe qui, le 8 mai 1966, sur le terrain de Pézenas, fut sacrée championne de France.
La volonté de servir et de défendre les idées républicaines qui l’animaient ne s’arrêtent pas là. Il est engagé politiquement au sein de la section de Montmélian du parti socialiste et sur le plan syndical, il assume d’abord les fonctions de responsable cantonal du Syndicat des Enseignants puis devient un des secrétaires départementaux de ce syndicat, aux côtés de sa collègue de Montmélian, Renée Bazile.
Animé du vrai esprit laïque, Marcel a, tout au long de sa vie, été clair dans ses choix philosophiques, politiques et sociaux, mais avec un souci de dialogue, de tolérance, de respect de l’opinion de chacun. Tous ceux qui l’ont connu ont pu remarquer cette permanente largesse d’esprit.
L’amour de la Savoie, la volonté de faire connaître les produits de la terre savoyarde ont tout naturellement conduit Marcel et Marie-Claude à rejoindre les rangs de la Compagnie du Sarto. Ses compagnons lui rendront hommage dans un instant.
Dans « le songe d’une nuit d’été » Shakespeare fait dire à une héroïne de sa pièce « l’amour ne regarde pas avec les yeux mais avec l’âme ». En définitive, tout ce que je viens de rappeler brièvement pourrait illustrer cette pensée de Shakespeare et se résumer en un mot : l’amour. L’amour de sa famille, de son prochain, l’amour des élèves, l’amour de la transmission du savoir, l’amour du sport amateur, l’amour du travail bien fait, l’amour de la liberté. C’est avec son âme et avec son cœur que Marcel a toujours regardé ses contemporains avec lucidité et bienveillance. Ce fut la grande motivation de sa vie.
Marie-Claude, Frédérique, Olivier et vous, mes chers Arthur et Eliott, vous pouvez être fiers de Marcel qui aura, un demi-siècle durant, marqué son temps. Acceptez nos amicales condoléances.
Marcel, au moment de nous quitter, au nom de tes collègues, anciens professeurs au Collège Pierre et Marie Curie, de tes anciens élèves, au nom de tes camarades de combat des bons et des difficiles moments et au nom de l’USM et des milliers de jeunes que tu as formés je voudrais te dire un grand merci et un dernier adieu.
Tu peux maintenant reposer en paix. Nous ne t’oublierons pas.
MONTMELIAN le 7 AOUT 2014
Roger
RINCHET